Histoire

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Histoire de la tour Pey-Berland

Découvrez la tour Pey-Berland, clocher séparé de la cathédrale, située en plein cœur de Bordeaux.

Une tour, mille vies

Édifiée à partir de 1440 en style gothique flamboyant, la tour Pey-Berland, clocher de la cathédrale, attendra des siècles avant d’accueillir ses cloches ! Au Moyen-Âge, Bordeaux et le duché d’Aquitaine sont unies à la couronne anglaise et, en 1453, la bataille de Castillon signe la fin de la guerre de Cent ans sur une défaite anglaise : pour le royaume de France, les cloches peuvent attendre. Elles n’arriveront qu’au XIXe !

Entretemps, la tour Pey-Berland aura vécu mille vies : dépôt et magasin de fourrage, fabrique de plombs de chasse, logements (studios centraux, avec vue…). Pey Berland (1375-1458), l’archevêque de Bordeaux qui a engagé la construction de la tour, n’avait sans doute pas prévu ça. Pas plus que l’ouragan qui, en 1667, en découronne la flèche initiale : mais il aura fait place nette pour que, deux siècles plus tard, Notre-Dame d’Aquitaine s’installe au sommet !

Notre-Dame n’est pas la seule résidente de la tour. Elle voisine avec des créatures parfois plus inquiétantes… Gargouilles ou chimères ? Les sculptures de la tour, par-delà sa dentelle de pierre, varient entre celles qui servent de gouttières, ces gargouilles qui recrachent l’eau de pluie, et les chimères décoratives et mystérieuses. Ouvrez l’œil, et le bon !
 

Photographie de la tour

P. Muller - Centre des monuments nationaux

Un repère dans le ciel de Bordeaux

La tour Pey-Berland est le clocher de la cathédrale Saint-André de Bordeaux. En plein cœur de ville, ce campanile  surplombe la cathédrale. 
Depuis ses deux terrasses, situées à 40 mètres et 50 mètres, la tour Pey-Berland offre une vue exceptionnelle sur la capitale girondine. Une vierge à l’enfant dorée, Notre-Dame d’Aquitaine, veille sur la ville depuis 1863. Elle culmine à 66 mètres.

Fleuron du gothique flamboyant, la tour Pey-Berland est doublement inscrite à l’UNESCO sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité : au titre de l’ensemble urbain exceptionnel « Bordeaux, Port de la Lune » et, à travers la cathédrale, sur les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France.

Vue de la tour depuis la cathédrale Saint-André

A. Lonchampt - Centre des monuments nationaux

Un homme, une tour, un clocher

Pey (Pierre en langue d’oc) Berland (1375-1458) est l’archevêque de Bordeaux qui a engagé la construction de la tour-clocher à partir de 1440, dans une Aquitaine unie à la couronne d’Angleterre. La tour fut séparée de la cathédrale car le poids des cloches faisait craindre pour la stabilité de Saint-André (sable, marécages et cours d’eau dominant les sous-sols de Bordeaux).


La défaite anglaise à la fin de la guerre de Cent Ans (1453) a retardé l’installation des cloches, qui n’arrivent qu’au XIXe siècle. La tour comporte deux chambres de cloches superposées, pour 4 cloches. Le poids de Ferdinand-André, le bourdon, excède 8 tonnes, dépassant celui de la « Grosse Cloche » de Bordeaux. Il côtoie Marie, Clémence et Marguerite, toujours en activité.

Photographie d'une cloche de la tour

J-L Paillé - Centre des monuments nationaux

Une place centrale en ville, d’hier à aujourd’hui

Les principales institutions se sont positionnées au fil des siècles autour de la place Pey-Berland  : pouvoir religieux (la cathédrale a accueilli deux mariages royaux : en 1137, entre Aliénor d’Aquitaine et Louis VII, puis en 1615, entre Louis XIII et l’infante Anne d’Autriche), pouvoir politique (l’hôtel de ville, au palais Rohan), le savoir (l’Université, fondée par Pey-Berland) puis le droit (Ecole nationale de la magistrature, Tribunal de grande instance), l’art (musées municipaux), des commerces et restaurants, etc. La tour est située en plein centre de Bordeaux, au croisement de deux lignes de tram (arrêt hôtel de ville). 

 

Photographie de la cathédrale Saint-André

P. Muller - Centre des monuments nationaux

Le plus beau panorama sur Bordeaux

Aujourd’hui, la Tour Pey-Berland vous offre le plus beau panorama sur Bordeaux. Mais cela se mérite ! Eh oui,  l’ascension de plus de 230 marches s’effectue par l’escalier en colimaçon du Moyen Âge. La montée exige un effort et l’étroitesse de l’escalier limite l’accès aux terrasses à un nombre restreint de visiteurs pour une expérience de visite optimale. 

Ouverte toute l’année, la tour est accessible sans plus attendre mais muni d’e-billet horodaté à réserver à l’avance sur Internet. 

Photographie de la tour depuis la deuxième terrasse

A. Lonchampt - Centre des monuments nationaux

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